Amaelle Guiton, "Hackers: Au cœur de la résistance numérique"
Au Diable Vauvert | 2013 | ISBN: 2846265011 | French | EPUB | 245 pages | 0.3 MB
Au Diable Vauvert | 2013 | ISBN: 2846265011 | French | EPUB | 245 pages | 0.3 MB
Communiquer, partager, s'informer librement : C'était l'utopie des pionniers du net. Quarante ans après ses premiers balbutiements, les gouvernements et les grands acteurs privés contrôlent toujours plus étroitement les échanges, rongent liberté d'expression et droit à la vie privée. Le Réseau est devenu une extension du domaine de la lutte politique ils sont nés avec un ordinateur dans les mains, ont grandi sur la toile, connaissent tous les avantages et les pièges de la vie en ligne. ils ont soutenu Wikileaks et les cyberdissidents des printemps arabes, se sont mobilisés contre les lois sécuritaires, exfiltrent des témoignages de répression, échangent avec les indignés du monde entier. ils créent des réseaux alternatifs. on les retrouve jusque dans les parlements européens. ils réinventent la politique.
Amaelle Guiton a interviewé ceux qui, sous le masque Anonymous ou à découvert, sont les artisans d'un Internet libre. Elle livre une enquête passionnante au coeur de la résistance numérique, pour savoir ce que «hacker» veut dire.
Revue de presse
Amaelle Guiton est partie à la rencontre de nos contemporains ; des Anonymous au Chaos Computer Club de Berlin en passant par Telecomix, les Partis pirates ou WikiLeaks, elle dresse un panorama énergique de la situation actuelle. (Diane Lisarelli - Les Inrocks, avril 2013 )
D'abord il y eut deux visages, deux visages qui disaient que le monde avait changé.
Sous ses mèches peroxydées, le visage anguleux de Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks, en gros plan à l'ouverture des journaux télévisés. «Julian contre l'Amérique» ! Les vilains petits secrets des guerres soudain mis à nu et dévoilés sur la place publique. Feu d'artifice, entre avril et novembre 2010 : la vidéo du «meurtre collatéral» d'une douzaine de civils et de deux photographes de l'agence Reuters, abattus par un hélicoptère Apache à Bagdad au mois de février ; 91 000 documents militaires secrets à propos de la guerre en Afghanistan ; pas loin de 400 000 concernant la guerre en Irak ; enfin, le Cablegate des 250 000 «télégrammes diplomatiques» américains, ces mémos confidentiels échangés entre les missions diplomatiques et le département d'État.
Une poignée de surdoués de l'informatique pouvait donc accéder à une quantité astronomique de documents classés «Confidentiel-Défense», et décider de les livrer au public ou de confier leur exploitation à des partenaires triés sur le volet. Pour les gouvernements, pour les médias, pour les citoyens, il y aurait un avant et un après. Un après que ni l'arrestation du jeune soldat Bradley Manning, la source présumée des fuites, ni les pressions financières sur WikiLeaks, ni les déboires judiciaires d'Assange, accusé d'agression sexuelle par la justice suédoise, ne suffiraient à juguler.
Autre visage, barré de fines moustaches, souriant sous ses pommettes roses : celui de Guy Fawkes, un des principaux protagonistes de la «Conspiration des poudres» menée contre le roi protestant Jacques Ier et le Parlement britannique en 1605, pour protester contre la répression du catholicisme. Ou plutôt un masque, celui de V, son avatar dans la bande dessinée V pour Vendetta d'Alan Moore et David Lloyd. Visage répliqué à l'infini, sur la Toile puis, de plus en plus, dans les rues.
Une bonne blague d'Internet peu à peu montée en graine. Anonymous sur tous les fronts : la lutte contre la Scientologie, le soutien à WikiLeaks, l'aide aux dissidents des printemps arabes, le coup de main donné au mouvement Occupy aux États-Unis, la protestation contre la fermeture du site de téléchargement MegaUpload, les manifestations contre le projet de traité européen anticontrefaçon acta, le soutien au «Printemps érable» des étudiants québécois… Anonymous partout, on n'était plus tranquille nulle part.
Sous ses mèches peroxydées, le visage anguleux de Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks, en gros plan à l'ouverture des journaux télévisés. «Julian contre l'Amérique» ! Les vilains petits secrets des guerres soudain mis à nu et dévoilés sur la place publique. Feu d'artifice, entre avril et novembre 2010 : la vidéo du «meurtre collatéral» d'une douzaine de civils et de deux photographes de l'agence Reuters, abattus par un hélicoptère Apache à Bagdad au mois de février ; 91 000 documents militaires secrets à propos de la guerre en Afghanistan ; pas loin de 400 000 concernant la guerre en Irak ; enfin, le Cablegate des 250 000 «télégrammes diplomatiques» américains, ces mémos confidentiels échangés entre les missions diplomatiques et le département d'État.
Une poignée de surdoués de l'informatique pouvait donc accéder à une quantité astronomique de documents classés «Confidentiel-Défense», et décider de les livrer au public ou de confier leur exploitation à des partenaires triés sur le volet. Pour les gouvernements, pour les médias, pour les citoyens, il y aurait un avant et un après. Un après que ni l'arrestation du jeune soldat Bradley Manning, la source présumée des fuites, ni les pressions financières sur WikiLeaks, ni les déboires judiciaires d'Assange, accusé d'agression sexuelle par la justice suédoise, ne suffiraient à juguler.
Autre visage, barré de fines moustaches, souriant sous ses pommettes roses : celui de Guy Fawkes, un des principaux protagonistes de la «Conspiration des poudres» menée contre le roi protestant Jacques Ier et le Parlement britannique en 1605, pour protester contre la répression du catholicisme. Ou plutôt un masque, celui de V, son avatar dans la bande dessinée V pour Vendetta d'Alan Moore et David Lloyd. Visage répliqué à l'infini, sur la Toile puis, de plus en plus, dans les rues.
Une bonne blague d'Internet peu à peu montée en graine. Anonymous sur tous les fronts : la lutte contre la Scientologie, le soutien à WikiLeaks, l'aide aux dissidents des printemps arabes, le coup de main donné au mouvement Occupy aux États-Unis, la protestation contre la fermeture du site de téléchargement MegaUpload, les manifestations contre le projet de traité européen anticontrefaçon acta, le soutien au «Printemps érable» des étudiants québécois… Anonymous partout, on n'était plus tranquille nulle part.