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Jacques Bouveresse, "Prodiges et vertiges de l'analogie"

Posted By: TimMa
Jacques Bouveresse, "Prodiges et vertiges de l'analogie"

Jacques Bouveresse, "Prodiges et vertiges de l'analogie"
Publisher: Rais. d'Agir | 1999 | ISBN: 2912107083 | French | EPUB/PDF | 157 pages | 0.1/6 Mb

A côté de l'abus de pouvoir "scientifique", il en existe un (le "littérarisme") qui consiste à croire que ce dit la science ne devient intéressant et profond qu'une fois retranscrit dans un langage littéraire et utilisé de façon "métaphorique", un terme qui semble autoriser et excuser presque tout. Au lieu d'un "droit à la métaphore", on devrait parler plutôt d'un droit d'exploiter sans précaution ni restriction les analogies les plus douteuses, qui semble être une des maladies de la culture littéraire et philosophique contemporaine.

Commentaire : Loin de se réduire à la charge pamphlétaire que l'on prétend, Prodiges et vertiges de l'analogie se situe dans le droit fil du travail analytique accompli par l'auteur dans Le Philosophe chez les autophages, Rationalité et cynisme (1984) et Philosophie, mythologie et pseudo-science : Wittgenstein lecteur de Freud (1991). L'« affaire Sokal » et ses suites ne sont, en effet, pour Bouveresse que l'occasion de poursuivre sa critique des égarements de la philosophie française contemporaine et du rôle des médias dans la dégradation incessante des mœurs intellectuelles. – Schiller pensait qu'il faut imposer des limites à l'arbitraire des belles lettres dans la pensée. Bien qu'ils se plaignent de l'impérialisme des sciences, les littéraires peuvent aussi se rendre coupables d'abus de pouvoir. C'est de ces abus qu'il est question dans ce livre. À propos de l’affaire Sokal et de ses suites, l’auteur dénonce les dérives d’un «littérarisme» qui consiste à croire que ce que dit la science ne devient intéressant et profond qu’une fois retranscrit dans un langage littéraire et utilisé de façon «métaphorique», un terme qui semble autoriser et excuser presque tout. Au lieu d’un «droit à la métaphore», on devrait parler plutôt d’un droit d’exploiter sans précaution ni restriction les analogies les plus douteuses, démarche ici stigmatisée comme l’une des maladies de la culture littéraire et philosophique contemporaine.

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Citation : "Une critique peut être inspirée par une certaine hostilité, le ressentiment ou l'envie, et néanmoins être pertinente, tout comme elle peut aussi ne pas l'être. Le ressentiment rend certes, dans bien des cas, aveugle, et pourtant il rend aussi parfois plus clairvoyant que l'amitié ou la dévotion (…) Il est tellement plus facile et plus confortable de s'interroger uniquement sur les causes psychologiques ou autres, et jamais sur les raisons de ce qui est dit. L'explication politique, psychologique ou socio-culturelle, dont on récuse solennellement pour soi-même la pertinence, peut toujours être appliquée au moins aux autres" (p. 145-146)
Avant-propos / 1. De l'art de passer pour un "scientifique" aux yeux des littéraires / 2. L'inculture scientifique des littéraires est-elle la vraie responsable du désastre ? / 3. Comment les coupables se transforment en victimes et en accusateurs / 4. Les avantages de l'ignorance et la confusion considérée comme une forme de compréhension supérieure / 5. Les malheurs de Gödel ou l'art d'accommoder un théorème fameux à la sauce des philosophes / 6. L'argument "Tu quoque" / 7. Qui sont les vrais ennemis de la philosophie ? / 8. L'affaire Sokal et après : la leçon sera-t-elle comprise ? / 9. La liberté de penser sans la liberté de critiquer ? / Épilogue


Jacques Bouveresse, "Prodiges et vertiges de l'analogie"
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