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Bertrand Russell, "Éloge de l’oisiveté"

Posted By: TimMa
Bertrand Russell, "Éloge de l’oisiveté"

Bertrand Russell, "Éloge de l’oisiveté"
2002 | ISBN: 2844850839 | Français | EPUB | 48 pages | 0.2 MB

Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l'aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous nous sommes montrés bien bêtes, mais il n'y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment.

Revue de presse
Avec ce livre écrit en 1930, l’éditeur poursuit son propre éloge de la paresse, pour installer une véritable collection. Et dans ce livre comme dans les autres, c’est «la morale du travail de l’Etat esclavagiste» qui est stigmatisée, l’oisiveté étant supposée nous en libérer. Bien sûr, cette volonté éditoriale est à mettre en perspective avec les changements que créent les trente-cinq heures. C’est-à-dire un monde dans lequel l’on ne cesse de prédire l’avènement de la société du loisir. Alors, la paresse, une idée révolutionnaire ? Pas si simple.
Ce que ne voyait pas Russel, c’était que travail et loisir formaient un système. Le temps social d’avant la fabrique, par exemple, était un temps poreux, ouvert à l’interruption fortuite ou récréative. Le temps du manœuvre, discontinu et souvent inscrit dans une logique domestique, ne connaissait ainsi ni le travail, ni le loisir. Avec la Révolution industrielle est apparu un nouvel usage social du temps, dont le travail devint le référent absolu. Le temps libre, hors fabrique, s’est ainsi organisé sur son modèle. De fait, la mouvance socialiste, tout comme la bourgeoisie réactionnaire, ont défendu une même conception du loisir ouvrier, comme temps disponible à l’éducation. Il faudra attendre les années 1950 pour que s’affirme une conception ludique des loisirs, toujours suspecte d’être débilitante. La notice du traducteur de Russel renvoie à la même problématique. S’inquiétant de l’inexactitude du terme de loisir, auquel il préfère la notion antique d’otium, il ne fait que réactualiser la suspicion du XIXe siècle à l’égard du divertissement non cultivé. Russel ne fait pas exception. S’il combat la morale du travail, c’est au nom d’une morale aristocratique qui vante les valeurs de la distinction, source de l’épanouissement de soi. –Joël Jégouzo. – Urbuz.com

Bertrand Russell (1872-1970), philosophe et mathématicien, prix Nobel de littérature en 1950, célèbre pour son action en faveur du pacifisme et du désarmement nucléaire, est notamment l'auteur de Problèmes de philosophie et d'Ethique et politique.