Claire Delombre, "L’éraflure sur la faïence bleue"

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Claire Delombre, "L’éraflure sur la faïence bleue"

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Dans la cuisine d’un ancien presbytère communal, une éraflure inhabituelle sur une faïence bleue attire l’attention d’Élise Garrel, employée aux archives de la petite ville de Mont-Rosier. Venue établir un inventaire des objets restants avant transformation du lieu, elle s’attarde sur cette fissure minuscule, trop droite, trop récente.

Il n’y a aucun bruit dans la maison, sinon celui du vent sous les tuiles et de l’horloge murale. Peu à peu, Élise remarque d'autres détails étranges :

- une lettre sans timbre glissée dans un tiroir,
- une chaise déplacée,
- un livre de cuisine annoté d’une main tremblée.

Personne n’a officiellement vécu ici depuis le départ du dernier curé, vingt-six ans plus tôt. Mais les signes s’accumulent. Un nom revient, griffonné sur un papier jauni : “Madeleine V.”. Élise découvre qu’une femme y aurait été hébergée discrètement dans les années 90, jamais enregistrée, jamais repartie.

Que faisait-elle ici ? Pourquoi son nom figure-t-il aussi dans les registres de plainte de la gendarmerie ? Et surtout, pourquoi la fissure sur la faïence semble-t-elle s’élargir chaque matin ? Dans ce huis clos feutré où l’oubli pèse plus que le silence, Élise comprendra que certains lieux gardent en eux des échos qu’on ne peut plus recoller.

Une enquête douce au cœur d’un lieu déserté, où chaque objet semble murmurer ce qu’on n’a jamais voulu entendre.