Graciela - La Fabulosa Graciela (1995)

«Nooo ! Siiiii ! Uuuuyy !! Aaaaah !!!!» Ponctuée de spasmes et de feulements aigus, la chanson Sí sí no no fut le cri de guerre de la Cubaine Graciela, un cri ouvertement sexuel dans l’Amérique puritaine des années 40 et 50. Mais la permissivité était grande dans les clubs de Manhattan (Birdland, Palladium) où elle se produisait avec l’orchestre de son frère Machito (1912-1984). En 1964, la chanson figurait dans le 33 tours Canciones que mi mamá no me enseñó («les chansons que maman ne m’a pas apprises»), recueil de refrains grivois, à double sens ou franchement cochons réunissant Tito Puente, Machito, Joe Cuba et Miguelito Valdès.
Graciela Grillo Pérez, née à La Havane en 1915, fut chanteuse dans l’orchestre féminin Anacaona, avant de partir en 1942 tenter sa chance à New York, où son frère Frank Grillo «Machito» triomphait avec son orchestre. Bolero, son cubain, jazz (son scat était à la hauteur des grandes interprètes afro-américaines) , elle passait avec aisance d’un genre à l’autre, et s’adaptera aux modes successives : cha-cha-cha, mambo, pachanga… La compilation la Fabulosa Graciela (photo : label Alma Mia-Fresh Sounds) témoigne de ce talent protéiforme. Peut-être trop liée à l’orchestre de Machito, Graciela n’a pas vraiment cherché à développer sa carrière en solo, laissant ses compatriotes Celia Cruz ou La Lupe s’envoler vers le succès en profitant de la déferlante salsa.

01. De un falso amor
02. Un poquito de tu amor
03. Vive como yo vivo
04. Finaliza un amor
05. Donde estabas tu
06. Hay que recordar
07. Contigo la distancia
08. Me miraste y te mire
09. Novio mio
10. Adivinanza
11. Te he venido a buscar
12. Si si, no no
13. Caso perdido
14. Adoracion
15. Oyeme Mama
16. Risque
17. Noche de ronda
18. Mi cancion es para ti
19. Es que no comprendes
20. Entre Juanito y José