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Gerald Messadié, "Joséphine, l'obsession de Napoléon"

Posted By: TimMa
Gerald Messadié, "Joséphine, l'obsession de Napoléon"

Gerald Messadié, "Joséphine, l'obsession de Napoléon"
Publisher: Archipel | 2011 | ISBN: 2809804761 | French | EPUB/MOBI | 400 pages | 0.4/0.6 Mb

Quand elle mourut, ses dernières syllabes furent : « Bonaparte ».
Quand il mourut, les siennes furent : « Joséphine ».
Du jour où l'obscur général de brigade Napoleone Buonaparte rencontra Joséphine de Beauharnais jusqu'à celui où l'empereur déchu rendit le dernier souffle à Sainte-Hélène, Joséphine demeura le point fixe de sa vie.
On ne compte pas les maîtresses qu'il eut tout au long de sa vie, et elle ne fut guère plus fidèle. Il se rongea de jalousie et il écrivit maintes lettres parmi les plus enflammées de toute la littérature amoureuse, menaçant à l'occasion de se suicider, et elle dût, Impératrice, conserver son calme face à la cour tandis que l'Empereur chiffonnait bruyamment une comédienne à l'étage du dessus.
Qu'est-ce qui fascina un homme couvert de gloire dans une ancienne demi-mondaine créole, frivole, infidèle et follement dépensière ? Et quelle était la réalité d'une femme qui résista à toutes les tempêtes, y compris l'aversion sans mélange de sa belle-famille, pour ne pas perdre un homme pourtant violent, inconstant et qui, à la fin, la répudia parce qu'elle ne lui avait pas donné d'héritier ?
Écartant mythe et légende, scrutant lettres d'époque, petits papiers et témoignages méconnus ou négligés, soucieux de la réalité inavouée des personnages, Gerald Messadié fait revivre le destin de la petite Martiniquaise à qui une voyante aurait un jour prédit qu'elle serait reine. Il recrée le quotidien touchant ou sordide, pathétique ou sanglant des années brûlantes allant de la Convention au divorce officiel du couple impérial.
Le sacrifice

Un froid de gueux, insidieux et puant la misère et le chagrin, régnait sur Paris ce 15 décembre 1809 au soir. S'ils s'arrêtaient parfois dans la rue, bien rarement, pour échanger quelques propos, les passants évoquaient l'horreur de l'hiver précédent, où la température était tombée à - 21 ºC dans la capitale. Et que dire de la terrible disette : le bois et les vivres s'étaient raréfiés jusqu'à disparaître car le ravitaillement s'était interrompu. Même s'ils ne se trouvaient qu'à deux lieues des villes, les fermiers et les marchands ne voulaient plus s'aventurer sur les chemins enneigés.
Aussi le feu dansait-il dans toutes les cheminées du palais des Tuileries. Des flammes plus douces palpitaient sur les lustres, candélabres et bras de lumière, faisant pleurer la cire et scintiller les bijoux des femmes et les galons et passementeries des costumes d'apparat masculins. Majestés et Excellences arrivaient en petits groupes depuis 20 heures et emplissaient la salle du Trône. Rois d'Europe, princesses étrangères, princes d'Empire, officiers du Conseil privé, dames de l'impératrice, dames d'honneur des princesses.
Puis apparut Madame Mère, Laetitia, le pas fragile, voûtée sous sa pelisse de martre, escortée de près par sa dame d'honneur et précédant deux de ses fils, Louis, roi de Hollande, et Jérôme, roi de Westphalie, avec leurs épouses, Hortense de Beauharnais et Catherine de Wurtemberg. Puis Pauline et Caroline, soeurs de l'Empereur, accompagnées de leurs époux, le prince Camille Borghèse, duc de Guastalla, et le maréchal Joachim Murat, roi de Naples. Puis encore Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie.
Ne manquaient à l'appel que Lucien, prince de Canino, disgracié, Maria-Anna, dite Élisa, grande-duchesse de Toscane, et Joseph, roi fantoche d'Espagne après avoir été roi de Naples.
Mais celui-ci s'était fait représenter par son épouse Julie, soeur de Désirée Clary, l'une des premières flammes de l'Empereur et désormais épouse du général Bernadotte, prince de Pontecorvo. Une troupe de spectres endiamantés, guettant du haut du ciel l'arrivée au Purgatoire d'une âme pécheresse.
Quelques instants plus tard, l'archichancelier Cambacérès, poudré et l'oeil fardé comme à l'ordinaire, faisait son entrée, suivi de Regnaud de Saint-Jean d'Angély, secrétaire d'État de la Maison impériale.
L'air se chauffait imperceptiblement, mais les conversations étaient étouffées et les mines graves.
Le silence s'abattit sur l'assemblée à l'entrée de l'Empereur et de l'impératrice. Ils prirent place sur leurs trônes. Masque figé, l'Empereur se leva.


Essayiste et historien né à Alexandrie en 1931, Gerald Messadié, l'auteur de L'Homme qui devint Dieu (Laffont, 4 vol., 1988-95), 3 millions d'exemplaires vendus, est aussi celui de nombreux ouvrages consacrés aux 18 et 19e siècles, dont Balzac, une conscience insurgée (Edition 1, 1999) et, aux éditons de l'Archipel, Saint-Germain, l'homme qui ne voulait pas mourir, Marie-Antoinette, la rose écrasée, Le Secret de l'auberge rouge (2005 à 2008).


Gerald Messadié, "Joséphine, l'obsession de Napoléon"
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