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Yves Paccalet, "Éloge des mangeurs d'hommes. Loups, ours, requins… sauvons-les !"

Posted By: TimMa
Yves Paccalet, "Éloge des mangeurs d'hommes. Loups, ours, requins… sauvons-les !"

Yves Paccalet, "Éloge des mangeurs d'hommes. Loups, ours, requins… sauvons-les !"
Arthaud | 2014 | ISBN: 2081333139 | French | EPUB | 216 pages | 0.3 MB

Vive les mangeurs d'hommes ! Vive ceux que nous traitons comme des mal-aimés de notre espèce, et qui n'en sont pas moins indispensables à notre survie.
Requins, loups, ours, lions, tigres, panthères, crocodiles, piranhas et compagnie : toutes ces créatures sont à la fois haïes et admirées. Belles ou étonnantes, parfois dangereuses pour l'homme ou ses activités agricoles, elles sont pourtant indispensables à la nature comme à nous-mêmes. Cependant, notre espèce qui a dépassé les 7 milliards se juge « inquiète », « menacée », « concurrencée » par le tigre (moins de 3 000 sujets), le requin blanc (pas beaucoup plus)… Cet essai donne les vrais chiffres. L'ennemi de l'éleveur de moutons en France n'est pas le loup, mais l'éleveur de moutons d'Australie ou de Nouvelle-Zélande : trop facile, pour le politicien, d'accuser le prédateur. On dit que le requin est un mangeur d'hommes, mais les requins tuent moins de dix humains chaque année, alors que les humains pêchent cent millions de squales dans le même temps… Dans cet essai d'humour noir, très documenté, Yves Paccalet ne milite pas seulement pour ces créatures magnifiques et emblématiques, mais pour la préservation des mythes et des légendes qu'elles ont inspirées : en perdant ces espèces, nous perdrions, en vérité, des pans entiers de notre histoire et de notre culture, c'est-à-dire de notre humanité même…

Revue de presse
C'est faute de grives, parce que manquent aussi le merle ou le merlan, que, de loin en loin, un loup, un ours ou un requin choisissent pour gibier un de nos semblables. Evénements tragiques, bien sûr, mais trop rares pour justifier la terreur sacrée que suscitent ces bêtes dans l'imaginaire collectif…
Il faut savoir gré à l'auteur, ancien membre de l'équipe Cousteau, d'étayer sa réflexion de statistiques précises et de l'égayer de petits récits qui nous permettent de mieux connaître ces animaux mal-aimés qui, pour leur part, ont des raisons moins fantasmatiques de craindre l'homme. Au soir d'une journée de brimades professionnelles et de déconvenues sentimentales, le lecteur éprouvera peut-être un instant de satisfaction vaniteuse en apprenant qu'il représente une menace pour le grizzly, mais l'exterminateur régnera à la fin sur un monde plus froid et dévasté qu'une lune…
Et d'ailleurs, ce ne sont ni l'ours, ni le loup, ni le requin que l'homme doit redouter mais bien plutôt le moustique femelle, propagateur du paludisme (le mâle est un bon garçon qui ne boit que le nectar des fleurs et volette en silence dans nos chambres). Mais, répétons-le, le plus cruel prédateur de l'homme reste l'homme. (Eric Chevillard - Le Monde du 4 décembre 2014)