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Matatias Carp, "Cartea Neagra: Le Livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie (1940-1944)"

Posted By: TimMa
. Son très impressionnant travail de notes et présentation se réfère à de nombreux textes littéraires et documents sortis depuis…

L’extermination des Juifs en Roumanie ne fut pas la plus radicale, mais celle où la participation populaire fut la plus importante, notamment dans des pogroms. Celui à Bucarest en janvier 1941 lors du soulèvement des miliciens de la Garde de fer, la frange la plus fanatisée du régime qui fut liquidée par le dictateur avec le soutien allemand. Ou, surtout, celui de Iasi en juin 1941, qui fit entre 13 et 14 000 morts. Un mélange de cruauté délibérée et de désorganisation bureaucratique…

Ce sont tous ces aspects d’une Shoah oubliée que fait ressurgir Cartea Neagra. (Marc Semo - Libération du 26 février 2009 )

Il est un pays, en Europe, où 350 000 juifs furent exterminés sans que les Allemands aient eu à intervenir, ou seulement de façon marginale. Un pays où les tueries atteignirent un tel degré de sauvagerie que les nazis eux-mêmes se dirent parfois choqués. Ce pays s’appelle la Roumanie, et, comme l’écrivit l’historien américain Raul Hilberg, "aucun pays, Allemagne exceptée, ne participa aussi activement au massacre des juifs"…

Parce qu’il mettait en lumière la profondeur de l’antisémitisme populaire et la responsabilité de l’Etat dans la mort de la moitié des juifs roumains, Cartea Neagra tomba dans l’oubli pendant des décennies. Sa réédition en Roumanie, en 1996, contemporaine de la parution en Russie du Livre noir sur la déportation des juifs d’URSS et de Pologne, de Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg, autre document fondamental interdit par les Soviétiques pendant cinquante ans, est le signe de ce tardif "retour du refoulé" sur la Shoah qui saisit actuellement tout l’est de l’Europe. Une anamnèse dont Matatias Carp ne fut pas le témoin, lui qui mourut en 1953 en Israël, cinq ans après avoir achevé ce livre fait, comme il le disait, de son sang et de ses larmes. (Thomas Wieder - Le Monde du 10 avril 2009 )

L’extermination des juifs en Russie avait eu son Livre noir (signé Ehrenbourg et Grossman), le ghetto de Varsovie avait eu son archiviste avec Ringelblum, les juifs roumains eurent leur mémorialiste grâce à Matatias Carp, qui rassembla dès 1940 témoignages et documents…
On croyait avoir tout lu sur la Shoah, mais cette partie-là dépasse l’entendement. (François-Guillaume Lorrain - Le Point du 16 avril 2009 )