(Arte) La vie cachée des œuvres - Raphaël (2012)

Sous le regard des plus grands spécialistes du peintre de la Renaissance, les tableaux de Raphaël semblent changer de nature. Du statut d’œuvre d’art, ils passent à celui de vieil objet fragile, fissuré, craquelé, retouché, voire… repeint. Cinq cents ans après leur réalisation, nous allons les redécouvrir et apprendre à voir ce qui n’est pas fait pour être vu.

Le musée du Louvre a invité les plus grands spécialistes de Raphaël venus des États-Unis, d’Italie, d’Angleterre, et de France à venir ausculter – pendant deux denses journées d’études – « ses Raphaël ». Soit l’une des plus belles collections de ce grand peintre de la Renaissance, qui compte certains de ses plus grands chefs-d’œuvre : Le portrait de Balthazar Castiglione, l’énigmatique Autoportrait avec un ami, ou encore un grand format rescapé de cinq siècles de traumatismes, Le Grand Saint Michel.

Les invités ont accès à ces œuvres dans des conditions exceptionnelles : les tableaux de Raphaël ont été, à cette occasion unique, décrochés des salles où ils sont exposés, sortis de leur cadres, débarrassés de leurs verres protecteurs, pour être présentés sur des chevalets, posés les uns à côtés des autres, à la lumière du jour, et à hauteur du regard. Comme dans un atelier. Comme il y a cinq siècles, lorsqu’ils ont été peints.

C’est une rencontre unique entres les œuvres et ces hommes et femmes, qui nous apprennent à les regarder différemment. Au point que les tableaux de Raphaël semblent changer de nature. Du statut d’œuvre d’art, ils passent à celui de vieil objet fragile, fissuré, craquelé, retouché, voire… repeint. Cinq cents ans après leur réalisation, nous allons les redécouvrir et apprendre à voir ce qui n’est pas fait pour être vu.

Entre les spécialistes, les discussions s’engagent librement, des divergences d’analyse émergent, certaines questions divisent et restent encore parfois sans réponse.

Deux grands spécialistes de l’œuvre de Raphaël, Paul Joannides, professeur d'histoire de l'art à l'université de Cambridge, et Pierre Curie, chef de la filière peinture au département de restauration du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), accompagnent les débats et nous font partager leur analyse des enjeux exposés lors de ces journées consacrées au grand maître.