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Maxime LeForestier - Chante Brassens - 2e Cahier (2005)

Posted By: Nokios

Maxime LeForestier - Chante Brassens - 2e Cahier (2005)


Trouvé sur rapidshared....Merci CharlyG (?)





Comment empêcher les garçons de se faire la compétition ? Georges Brassens ayant parlé de la mort comme d'une probabilité constante, et même décrit son propre enterrement dans les Quat'z'arts, on peut aisément l'imaginer vivant, tapi dans les coulisses de la salle parisienne l'Européen en ce soir du mercredi 25 mai, l'oeil dans le dos de Maxime Le Forestier. S'amusant d'une crampe dans les doigts du guitariste, d'un trébuchement sur une chanson à tiroirs, d'une permutation hasardeuse entre foison et toison...


Tope là ! Maxime Le Forestier engage le fer, deux heures et quelques minutes, seul avec Georges. L'affaire n'est pas mince. Les chansons sont complexes et limpides à la fois, elles sont le fait d'un individu affirmé comme tel, mais elles appartiennent désormais à une communauté exigeante, ennemie de l'approximation.

Le Forestier chante Brassens, deuxième cahier : qu'est-ce ? Tout sauf un récital. "C'est une soirée Brassens" , prévient le chanteur, qui n'a jamais hésité à prendre sa guitare au fond d'un bar pour réviser ses Brassens en s'amusant. Comme pour le premier volet, créé fin 1996 dans la toute petite salle parisienne du Sentier des Halles, Maxime Le Forestier puise dans un cahier de chansons, cette fois numérotées de 1 à 87, inédites et posthumes incluses. La salle crie un numéro, et l'interprète s'exécute, se réservant le privilège de l'ouverture ­ en général, la n° 9, Le temps ne fait rien à l'affaire ­ et du rappel, Dans l'eau de la claire fontaine.

Publié dans un coffret de 4 CD en 1998, le Premier Cahier de quatre-vingt-quatre chansons est donc en passe d'être complété afin d'aboutir à une réinterprétation intégrale d'un maître de la chanson française par un confrère. Contrairement à Renaud, auteur d'un album de reprises en 1996, hacheur de La Femme d'Hector, débiteur d'une Jeanne menée à la cadence d'une chaîne de montage, Maxime Le Forestier donne de la souplesse à la rythmique initiale, ne calquant en rien son jeu de guitare sur celui du compositeur. Il le joue en conformité, accords croisés respectés, mais à sa sauce, déliée. De telle sorte que les deux pivots musicaux de Brassens, le swing et la complainte, forme ancienne de la chanson française, sont brillamment réconciliés.

Evidemment, on lui opposera la limpidité radieuse de la Barbara des années 1960, formidable exégète de Brassens (après Patachou, sa première interprète), et dont, au piano, elle effaçait les moindres traces de boy-scoutisme. Maxime Le Forestier n'est pas bougon en scène, cela peut manquer (Le Bulletin de santé) autant que séduire (Les Funérailles d'antan, chantée avec beaucoup de drôlerie).

En optant pour le principe du tirage au sort, il s'est dégagé de la responsabilité de construire un répertoire. Le défi suppose de la virtuosité, une mémoire en béton armé et une connaissance profonde du sujet. Il peut avoir aussi ses limites : imposer des tunnels de lenteur, des séquences sans épices. "Parfois, on reste dans le même sujet" , avoue le chanteur ­ la mort, les enterrements, puis les catins, les flics et les adultères.

L'entreprise sous-entend que chez Brassens, rien n'est à jeter. Ni barbant, avec couplets en cascade, redites, sans évidence mélodique. Ni trouble ­ le 25 mai, le tirage au sort désigne Les Deux Oncles, texte d'un pacifisme outrancier, qui fit polémique à sa sortie en 1964, puisqu'il balayait d'un revers de main l'Holocauste, le pétainisme et la Résistance.

Le Deuxième Cahier de Maxime Le Forestier comporte moins d'évidences (L'Auvergnat, Le Gorille, La Chasse aux papillons, Les Copains d'abord, etc.) que le premier. Il révèle des chansons aujourd'hui moins connues (Bécassine), des chansons posthumes (Quand les cons sont braves, enregistrée par son pianiste, Jean Bertola) ou jamais éditées (Jean rentre au village).

Maxime Le Forestier jongle avec les numéros qui lui sont lancés, qu'il ordonne par lui-même, avec son plaisir, affichant ses préférences. Il fournit le nom des auteurs éventuels (Gastibelza, de Victor Hugo, Le Roi boiteux, de Gustave Nadaud, A mon frère revenant d'Italie, d'Alfred de Musset) et les explications quand elles sont nécessaires.

Les Passantes : le texte avait été trouvé dans un livre acheté chez un bouquiniste. "Brassens demande à son secrétaire, Gibraltar, de retrouver l'auteur, Antoine Pol. Quand Gibraltar finit par le trouver, il vient de mourir, deux jours avant, à 82 ans." A l'Ombre des maris : "Hier soir, j'ai demandé à Mario Poletti -surnommé le "Glouton optique" par son ami Brassens- pourquoi Georges avait écrit tellement de chansons sur les cocus. C'est parce qu'il en a fait beaucoup, m'a-t-il répondu. Et présente trois versions du Nombril des femmes d'agents, la première, Carcassonne, un texte de Gustave Nadaud ("Je n'ai jamais vu Carcassonne" ), puis une adaptation de corps de garde conçue pour les copains au camp de STO de Basdorf ("Je n'ai jamais eu la chaude-pisse" ), et la définitive ("Il n'a jamais vu le nombril d'la femm' d'un agent de police" ).


Trouvé sur rapidshared....Merci CharlyG (?)